La santé humaine : Traiter les causes, pas les symptômes

La fumée et la suie produites lors de la cuisson en intérieur avec ces combustibles peuvent causer des maladies cardiaques et pulmonaires, ainsi que des cancers et des AVC . À cause de ces maladies, la pollution de l’air intérieur est responsable de 4,3 millions de décès prématurés chaque année , principalement dans les pays en développement, comme montré ci-dessous .

Ces méthodes traditionnelles de cuisson représentent également 2 à 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre chaque année , à la fois par la combustion directe des combustibles et par la déforestation requise pour les collecter .

Mais ce ne sont pas seulement les quantités des émissions produites à partir des pratiques traditionnelles de cuisson qui posent problème. Les types de pollution produites sont problématiques pour le climat et notre santé également . Les feux ouverts et les poêles inefficaces ont souvent une faible circulation d’air autour d’eux, conduisant à la production de ’carbone noir’ (une composante majeure de la suie) .

Alors, à quel point le carbone noir est-il un problème pour l’environnement ?

Même s’il y a moins de carbone noir dans l’atmosphère que de CO₂, il est actuellement le deuxième plus grand contributeur au réchauffement de la planète car il absorbe tellement de chaleur . Cependant, contrairement au CO₂, le carbone noir est rapidement éliminé de l’atmosphère par la pluie . Alors que le CO₂ continue à réchauffer l’atmosphère pendant des centaines d’années après qu’il ait été émis, la contribution du carbone noir au réchauffement de la planète s’estomperait rapidement si nous arrêtions de le produire .

Cela rend les solutions pour réduire les émissions de carbone noir particulièrement prometteuses : si nous n’émettions plus de carbone noir, les effets seraient perçus en seulement quelques décennies !

Les cuisinières améliorées (soit à l’énergie solaire ou à combustible) peuvent réduire les émissions jusqu’à 95%  en plus de sauver des vies : par exemple, selon les estimations, 150 millions de cuisinières propres pourraient contribuer à éviter 2,2 millions de décès prématurés en Inde .

Il y a encore plus d’avantages ! Les cuisinières améliorées utilisent moins de combustible, ce qui réduit le temps passé à collecter du bois. Il s’agit d’une tâche physiquement exigeante et souvent dangereuse, en particulier pour les femmes non accompagnées .

La pollution atmosphérique due aux transports

Diminuer la pollution de l’air intérieur n’est qu’une partie du problème. Les transports sont une source majeure de pollution atmosphérique  et ont contribué à 16% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2014 . On estime également que les émissions provenant du transport ont contribué à 385 000 décès prématurés en 2015 .

Le passage à la voiture électrique est une solution possible, car celle-ci est moins polluante sur la route . Cependant, cela ne résoud pas les autres problèmes causés par les voitures, comme la circulation.

En revanche, prendre les transports en commun (comme les autobus, les tramways et les trains) réduit la pollution par passager ainsi que la circulation. C’est particulièrement true si les véhicules circulent avec le plein de passagers et utilisent des carburants propres ou de l’électricité .

Les mode de transport actifs, tels que la marche et le vélo, sont encore mieux. Ceux-ci ont le plus grand impact positif sur la santé et la résolution du changement climatique .

La marche et le vélo réduisent les émissions, améliorent la qualité de l’air local et aident à prévenir les maladies liées aux modes de vie inactifs .

Les gouvernements peuvent inciter les gens à marcher et à se déplacer à vélo plus fréquemment grâce à des stratégies rentables, telles que l’amélioration des trottoirs et des pistes cyclables .

Pourquoi devrions-nous lier la santé et le changement climatique ?

L’Organisation mondiale de la santé estime que la pollution atmosphérique cause jusqu’à un décès sur huit , en plus de contribuer au changement climatique.

Les politiciens ont tendance à éviter des politiques radicales en matière de changement climatique en raison des coûts qu’elles représentent , et parce qu’elle ne sont bénéfiques que si de nombreux autres pays font de même .

Par contre, les bénéfices de la réduction de la pollution atmosphérique des voitures et des appareils de cuisson en termes de santé sont ressentis rapidement et par les habitants du pays .

Par conséquent, penser aux bienfaits immédiats de la réduction de la pollution atmosphérique peut aider les politiciens à prendre des mesures en matière d’émissions. Ces politiques visent à améliorer la santé publique, mais elles s’attaquent aussi au changement climatique. C’est gagnant-gagnant !

Atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2016 sur le changement climatique permettrait d’éviter plus d’un million de décès par an en raison de la pollution atmosphérique d’ici 2050 . En outre, ces politiques pourraient être plus que rentables en termes de gains résultant d’une amélioration de la santé, comme l’augmentation de la productivité des travailleurs en bonne santé et la réduction des dépenses de santé .

Préserver la nature pour notre santé

Penser à la fois au climat et à la santé humaine pourrait également convaincre les responsables politiques de réduire la déforestation.

La déforestation entraîne non seulement des émissions de carbone , mais peut également causer plus d’épidémies. Comment ? 75% des nouvelles maladies infectieuses chez les humains proviennent des animaux . C’est ce qu’on appelle des ’zoonoses’ .

Lorsque les forêts sont abattues, et que des routes y sont construites, les humains entrent en contact beaucoup plus étroit avec les animaux qui y vivent. Cela signifie que les maladies sont plus susceptibles de se propager entre les humains et les animaux .

Dans un passé récent, les impacts humains sur le monde naturel ont été liés à plusieurs épidémies virales et pandémiques . Celles-ci incluent COVID-19 (2019-en cours), Zica (2015-19) et SARS (2002-04) . Des épidémies d’Ebola et de paludisme ont également été liées à la déforestation .

La prévention de la perte de forêts pourrait réduire les risques d’épidémies futures  tout en limitant les émissions de carbone .

Et ce n’est pas la seule raison sanitaire pour préserver la nature. De plus en plus de preuves suggèrent que faire l’expérience de la nature peut avoir d’importants bénéfices pour notre bien-être physique et mental . Pour faire simple, être autour des plantes et des animaux nous rend heureux !

Une étude a montré que les patients qui pouvaient voir des espaces verts de leurs fenêtres d’hôpital se remettaient plus rapidement de leur opération et utilisaient moins d’analgésiques que des patients dans une situation similaire qui n’avaient pas une telle vue !

Alimentation et santé

Ce que nous mangeons a un impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur la santé de la planète .

Nous produisons actuellement suffisamment de nourriture pour nourrir la population mondiale , mais celle-ci n’est pas partagée de manière égale. 11% de la population mondiale est sous-alimentée, ce qui signifie qu’elle n’a pas assez de nourriture pour s’assurer une vie normale et saine . En même temps, 8% des décès dans le monde étaient dus à l’obésité en 2017 .

Manger trop de viande (en particulier les viandes rouges et transformées ), d’aliments transformés et de boissons sucrées augmentent la probabilité d’obésité, ainsi que le diabète de type 2 et certains cancers .

Ce régime est également extrêmement mauvais pour l’environnement ! Bien plus d’émissions sont libérées par la production de viande que par celle d’aliments végétaux, car l’énergie est perdue plus haut dans la chaîne alimentaire . Qui plus est, les animaux comme les vaches et les moutons sont les principaux contributeurs aux émissions mondiales de méthane, un gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO₂ . Le cours Alimentation et Agriculture présente en détail les impacts de la consommation de viande sur l’environnement.

Il existe des directives internationales sur une alimentation saine . Ces recommandations ne prennent en considération que l’impact des régimes alimentaires sur la santé et conseillent de manger plus d’aliments à base de végétaux et moins de viande et de sucre . Ce régime est bien meilleur pour l’environnement !

Si les gens suivaient ces directives, les émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation diminueraient de 29% .

Les dernières recherches suggèrent que ces directives detrueent maintenant être mises à jour pour recommander encore moins d’aliments transformés et de viande .

Conclusion

Une alimentation plus saine, des appareils de cuisson propres et le choix des transports ne sont que trois des moyens d’améliorer la santé mondiale et de ralentir le changement climatique simultanément . Comprendre ces liens et en tirer le meilleur parti peut inciter les politiciens à prendre des mesures rapides et efficaces contre la crise climatique .

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